Biographie
Présent partout, influent dans de nombreux domaines, Chedly Ben Younes est une personnalité qui a marqué la Tunisie à travers un parcoursriche et diversifié. Dès son plus jeune âge, il s’est illustré par son engagement et sa passion pour la culture, le droit et les médias. De l’école aux grandes scènes du théâtre, des studios de radio aux plateaux de télévision, de la plaidoirie aux scénarios, il a laissé une empreinte indélébile dans chaque domaine qu’il a exploré.
Origine et naissance
Maître Chedly Ben Younes est né le 31 août 1949 à Tunis, au 7 impasse Sidi Bouchoucha, dans le quartier historique de Beb El Jazira, au cœur de la Médina.
Issu d’une famille originaire de Djerba, il hérite d’un riche passé marqué par le commerce et les échanges, ses ancêtres ayant été négociants pendant plus de trois siècles. Sa famille possédait autrefois Dar El Achra, une demeure emblématique de Tunis, avant qu’ elle ne soit saisie par les Beys et rebaptisée Dar Hassin, aujourd’hui occupée par l’Institut National du Patrimoine.
Son père, un commerçant engagé politiquement, fut contraint à l’exil en France après l’indépendance, tandis que sa mère travaillait comme couturière à l‘Hôpital Charles Nicolle. Il effectue sa scolarité primaire à l’école Avenue Vauban, devenue aujourd’hui le Boulevard Ali Trad à Montfleury, un parcours qui marque le début d’un destin exceptionnel.
Études et carrière
Maître Chedly Ben Younes est un avocat émérite et une figure incontournable du paysage juridique tunisien. Après avoir obtenu son baccalauréat en Philosophie et Lettres Classiques au prestigieux Collège Sadiki en 1970, il poursuit des études en droit à la Faculté de droit et des sciences économiques et politiques de Tunis. Diplômé d’une licence en droit privé en 1976, il se spécialise ensuite en sciences criminelles tout en préparant le CAPA (Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat).
En 1977, il intègre le Barreau de Tunis et commence sa carrière au sein du cabinet de Maître Sassi Ben Halima en tant qu’avocat stagiaire. Cinq ans plus tard, en 1982, il ouvre son propre cabinet au 4 avenue des États-Unis d’Amérique à Tunis, affirmant son indépendance en tant qu’avocat à la Cour d’Appel. En 1987, il atteint le sommet de la profession en devenant avocat à la Cour de cassation.
Tout au long de sa carrière, Maître Ben Younes s’est distingué dans le domaine du droit pénal, du droit commun et des affaires politiques. Il a plaidé dans plusieurs affaires emblématiques, notamment celles liées aux droits syndicaux après les événements du 26 janvier 1978, l’affaire des islamistes en 1982, et le procès du parti Hezb Ettahrir devant le tribunal militaire en 1985.
Son engagement pour la liberté d’expression l’a également conduit à défendre des causes majeures comme celles de la Ligue des Droits de l’Homme tunisienne, la Révolution du Pain en 1984 et d’ autres affaires liées aux droits civiques et politiques.
En parallèle de sa pratique, il a toujours été engagé dans l’enseignement. Il a dispensé des cours en procédures civiles et constitution des dossiers à la Faculté de Tunis 2, où il a activement contribué à la création de l’Institut Supérieur des Avocats. Il enseigne aujourd’hui encore la technique de la plaidoirie au sein de cet institut.
Sa carrière ne s’arrête pas au domaine judiciaire, puisqu’il a ainsi occupé des fonctions de conseiller juridique auprès du Ministère des Affaires Culturelles dans les années 1980 et est actuellement consultant auprès de l’ALECSO (Arab League Educational, Cultural and Scientific Organization). Son parcours, marqué par l’excellence et l’ engagement, témoigne de son influence durable dans le monde du droit et au-delà.
Ses débuts dans les médias
Dès son plus jeune âge, Chedly Ben Younes se passionne pour le monde des médias, en particulier la radio. Dans les années 1960, il fait ses premiers pas à la Radio Nationale Tunisienne, intervenant régulièrement dans l’émission pour enfants “Jannet Al Atfal” (“Le Paradis des Enfants”), animée par la célèbre Saïda Alya.
Ce premier contact avec le studio d’enregistrement marque le début d’un parcours médiatique riche et varié.
En 1974, il co-produit et anime sa première émission radiophonique hebdomadaire, “Al Jadid Fel Kanoun” (“L’actualité du droit”), aux côtés de Maître Abdallah El Ahmadi, dans une démarche de vulgarisation juridique.
Ce projet sera suivi par plusieurs autres émissions à succès, où il s’emploiera à rendre le droit plus accessible au grand public. Son engagement dans les médias ne s’arrêtera pas à la radio, puisqu’il deviendra également une figure incontournable de la télévision tunisienne, où il produira et animera de nombreuses émissions mêlant pédagogie et divertissement.
Son impact sur la culture tunisienne
Figure emblématique du paysage culturel tunisien, Chedly Ben Younes a marqué de son empreinte plusieurs disciplines artistiques et médiatiques. Passionné de théâtre dès son adolescence, il a participé activement à la scène théâtrale tunisienne, jouant dans des pièces emblématiques et collaborant avec des figures majeures comme Mohamed Driss, Raouf Ben Amor et Hichem Rostom.
Son engagement dans le théâtre ne s’est pas limité à la scène : il a aussi contribué à la structuration et à la dynamisation du secteur, notamment en restructurant la troupe de théâtre de Tunis et en impulsant la création de la troupe de musique arabe de la ville de Tunis.
En tant que scénariste et animateur, il a révolutionné le paysage audiovisuel en proposant des formats innovants. À travers ses émissions radiophoniques et télévisuelles, il a su allier culture, éducation et divertissement, rendant le savoir juridique et historique accessible au grand public.
Des émissions comme “Vous et le Droit” ou “Houma w Hkeyet”, qui retrace l’histoire des quartiers tunisiens, témoignent de son attachement à la transmission du patrimoine et à la vulgarisation du savoir.
Son implication dans la préservation et la promotion du patrimoine tunisien est également notable. À travers ses productions médiatiques et son rôle de conseiller juridique auprès du ministère des Affaires Culturelles, il a contribué à valoriser l’histoire et les traditions tunisiennes. En militant pour la création de l’Institut Supérieur des Avocats, il a par ailleurs renforcé le lien entre culture, éducation et justice, consolidant ainsi son impact sur la société tunisienne.